Date: 25/11/06
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Rurutu est un endroit privilégié pour observer les mégaptères
L'archipel des Australes ne fait pas partie des destinations " plongée " par excellence, les quelques sites ne présentent que peu d'intérêt. Il se fait cependant un nom dans le monde des amoureux de la mer. Cette réputation qui franchit les frontières, il la doit plus particulièrement à une île : Rurutu. C'est en effet le lieu de rendez-vous des baleines à bosses, entre juillet et octobre.
Rurutu est un endroit privilégié pour observer les mégaptères, même s'il est vrai qu'on les retrouve dans toute la Polynésie, que ce soit au large de Tahiti, de Moorea, dans les Tuamotu ou aux Marquises.
9 heures, quelques nuages voilent le soleil et la température est fraîche, mais l'appel de l'aventure est plus fort que tout. L'équipe embarque sur le poti marara de Pierre, un pêcheur du coin qui connaît les eaux de Rurutu comme sa poche. Les cirés sont sortis pour s'abriter du froid et des embruns, les combinaisons, palmes, masques et tubas sont prêts à l'emploi. Sur le bateau, l'ambiance est au beau fixe. Nous nous éloignons de quelques centaines de mètres de l'entrée du port. Le marin met son moteur au point mort. Nous nous arrêtons et patientons en scrutant l'horizon. Si la baleine est en apnée, il est impossible de la déceler sous la surface. Il faut attendre la prochaine respiration pour la repérer. Il est possible aussi qu'elle soit partie se mettre à l'abri dans un autre endroit de l'île, auquel cas, nous lèverons le camp au bout d'un quart d'heure. Effectivement, aucun animal ne perce la surface de l'eau. Pierre remet les gaz et nous voilà partis à la recherche du mastodonte sous-marin. C'est parti pour un véritable safari.
Le bateau tourne également autour de l'île. Les passagers sont aux aguets. Au moindre signe l'alerte est donnée. Le poti marara stop. Chacun se saisit de sa caméra ou de son appareil photo. C'est l'attente. Un jet perce la surface. L'eau se soulève laissant apparaître un bout de tête, toute bosselée, surmontée de deux évents, puis un dos arrondi et une queue qui replongent vers les profondeurs.
Le guide se met à l'eau. Il observe quelques secondes l'animal, dix mètres en dessous de lui et invite la palanquée à le rejoindre. Le spectacle est magnifique. La baleine se repose la tête en bas. Son long corps à la verticale reste immobile. Elle chante. Les sons font vibrer les apnéistes de l'intérieur. La sensation est difficilement descriptible. On n'écoute pas la mélopée, on la ressent. Une dizaine de minutes plus tard, la baleine remonte à la surface pour un bon bol d'oxygène, donne trois coups de queue et s'en va.
Repères : L'observation des baleines se fait en "palmes, masque, tuba". Il n'est pas nécessaire d'avoir un niveau de plongée, ni même d'être entraîné à l'apnée. Cette activité est ouverte à tous, à une seule condition : savoir nager.
Mieux connaître les baleines à bosse
La baleine à bosse, ou mégaptère, est le plus grand mammifère de tous les temps avec ses 20 m de long et ses cinquante tonnes (ce qui équivaut à 8 éléphants). Elle quitte le Pôle Sud en hiver car l'eau n'y est plus assez riche en plancton et krill pour lui faire affronter les rigueurs du froid. Elle parcourt environ 6 000 km en direction des eaux tropicales, et notamment celles de la Polynésie ou elles se réfugient pour se reproduire et mettre bas. Ainsi, elles peuvent jeûner pendant six mois sans perdre leur couche de graisse trop vite et nourrir leur petit. Des petits qui, à leur naissance, pèsent une tonne, mesurent environ 4,50 m et avalent jusqu'à 500 litres de lait au total au cours de la quarantaine de tétées quotidiennes. Ce sera sa seule nourriture pendant six mois durant lesquels il va doubler de volume. Au cours de sa vie, en trente ans, une baleine à bosse peut mettre au monde une quinzaine de baleineaux. Personne n'a jamais pu assister à l'une de ces naissances. Si la mère n'est pas stressée, le baleineau grandit dans les eaux où il est né, jusqu'à ce qu'il soit assez fort pour reprendre sa route vers le Sud.
Pour nager, le petit se met au-dessus et en avant de la nageoire pectorale de sa mère qui parfois le soulève hors de l'eau. Un ballet parfaitement synchronisé que photographes et cameramen ne manquent pas d'immortaliser. Les mégaptères ont été énormément pourchassés pour leur viande et leur huile, à tel point qu'ils étaient menacés d'extinction. Aujourd'hui, il ne resterait qu'environ 4 000 individus dans l'hémisphère Sud et autant dans l'hémisphère Nord. L'espèce est désormais protégée. Certains gouvernements, comme celui de Polynésie française, lui ont même consacré un sanctuaire.
La Polynésie, un sanctuaire pour les baleines
Les baleines ont une nouvelle mer d'asile. Depuis le 13 mai 2002, la Polynésie française a consacré un "sanctuaire pour les baleines et les mammifères marins". Elle rejoint ainsi les pays protecteurs et défenseurs des baleines dans le Pacifique comme l'Australie, la Nouvelle-Zélande, le royaume des Tonga et les îles Cook et respecte les engagements pris devant la Commission Baleinière Internationale (CBI).
À l'intérieur de ce sanctuaire, qui s'étend sur 4 millions de km2 et qui couvre les eaux intérieures, la mer territoriale et toute la zone économique exclusive du Territoire, l'observation des cétacés est réglementée. Une réglementation qui fixe des normes d'approche des cétacés en villégiature dans les eaux polynésiennes comme la distance limite d'approche entre une ou plusieurs embarcations et une baleine, la vitesse d'approche ou encore l'utilisation de sonar. Ceci afin d'éviter de déranger ces animaux.
Le whale-watching, ou l'observation des baleines dans leur environnement, à des fins touristiques, peut rapporter plus d'argent que leur chasse. C'est du moins l'argument avancé par la CBI pour lutter contre " les quelques populations de pêcheurs parmi les plus riches de la planète (Japon, Norvège) " qui continue à décimer les cétacés pour avoir un " surplus de viande superflu ", comme elle le précise dans l'un de ces rapports. L'observation des baleines peut effectivement être une activité lucrative à condition de respecter certaines règles
L'arrêté pris par le gouvernement de Polynésie en mai 2002 entérine cette évidence.
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