Voyage à thèmes

Plongées à Moorea

Valérie Macon (La Dépêche de Tahiti)

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Aventures sous-marines à Moorea à quelques tours d'hélices

Moorea n'est qu'à quelques tours d'hélices de Tahiti, que ce soit par air ou par mer. Les charmes de Moorea s'apprécient également dans l'eau, que ce soit dans un mètre, dans le lagon pour les plus terriens, ou en profondeur pour les hommes-poissons. Avec un masque et un tuba, les visiteurs peuvent s'adonner aux joies de la baignade avec les raies ou observer les petits poissons coralliens, aux couleurs vives jouer autour des massifs. Les autres peuvent découvrir et approcher les requins "pointe noire", "pointe blanche", gris ou citron qui croisent le long de la barrière de corail, et notamment sur deux sites réputés : le Tiki et les Canyons de Opunohu. Ils peuvent assister à un spectacle toujours impressionnant la première fois : le shark feeding. Et pour les personnes à la recherche de tranquillité, elles peuvent toujours se trouver une plage de sable blanc pour y… lézarder.

Des sites à la portée de tous
La plupart des sites de Moorea se situent au nord de l'île, entre la baie de Cook et celle de Opunohu. Même si, en général, ils se trouvent le long du récif, côté océan, ils sont, à de rares exceptions près, en général, accessibles à tous les plongeurs quel que soit leur niveau.

Les plongées de Moorea

• Le "Tiki"
• Les Canyons de Opunohu
• "Les roses"
• Le mur de Corail
• Temae
• Papetoai
• Taotoi
• Hauru
• Les raies pastenagues

Le "Tiki"
Valérie Macon (La Dépêche de Tahiti)

Profondeur : - 15 m/- 20 m. Plongeurs tous niveaux.
8 heures. Le bateau sort du lagon et contourne le récif. Il file sur l'océan, vers son premier rendez-vous de la journée. Un rendez-vous incontournable pour les plongeurs de passage en Polynésie, mais aussi pour les résidents. Le "Tiki", un nom célèbre donné au tout premier site de plongée créé à Moorea, se situe au nord-est de l'île, vers la pointe Hauru, presque derrière le motu Fareone. Cette plongée a été baptisée ainsi à cause du Tiki immergé à cet endroit. Un quart d'heure plus tard, le bateau s'immobilise sur la bouée installée à cet effet, histoire de ne pas endommager le beau jardin de corail, - 15 m, en dessous.
Les plongeurs se préparent avec hâte, poussés par le désir de découvrir ce site dont ils ont tant entendu parler. Bloc sur le dos, ils basculent dans l'eau et descendent rapidement au mouillage pour éviter de se laisser emporter par le courant de surface. L'un des guides entraîne le groupe derrière une grosse patate de corail. Tout le monde s'installe et attend la levée de rideau sur le spectacle qui a fait la réputation internationale du lieu.

Le moniteur a à peine le temps de cacher le repas parmi les coraux que déjà des dizaines de requins "pointe noire" et gris se précipitent sous le regard imperturbable et indifférent du Tiki. Les "citron" ne sont pas de la fête, comme chaque année, de juillet à octobre, ils sont partis en vacances. Les squales arrivent de tous les côtés. Ils passent devant les plongeurs sans même leur lancer un regard et se jettent avec frénésie dans la mêlée, tentant de se frayer un chemin au milieu du banc compact de perches jaunes et de pyracanthes auquel se sont joints des balistes. La tête de thon est arrachée de son habitacle. Elle vole à quelques mètres sous la surface et ne peut regagner le fond. Elle voyage, sillonne les eaux, emportée par la meute affamée. Les photographes n'hésitent pas à s'installer à quelques mètres seulement du festin pour immortaliser ce grand moment. L'eau est claire, et ils savent qu'il n'y a pas de crainte à avoir. C'est, pour les novices une excellente façon d'avoir un premier contact avec les squales avant de poursuivre leur périple dans les autres îles. Cette expérience leur permet de ranger au placard leurs idées reçues en la matière.

La scène dure une quinzaine de minutes puis, nous reprenons le cours de notre exploration, en bordure de tombant, dans la zone des - 27 m. Accompagnés par quelques squales, nous traversons un banc relativement dense de bécunes qui s'étire nonchalamment. La faune est très variée et nombreuse. Les superbes poissons empereur de couleur bleu et jaune éclatants explorent les coraux, un poisson-lion fait sa sieste à l'ombre d'une patate, tout comme les "gros yeux". Notre chemin retour croise celui d'un banc de carangues rayés. Le "Tiki" est une plongée très poissonneuse. À notre arrivée au mouillage, une cinquantaine de minutes plus tard, nous apercevons un nuage de requins, perches jaunes, pêle-mêle, qui continuent à s'en prendre à la pauvre tête de thon. Le match n'est pas fini, mais la plongée si.
De retour en surface, nous nous consolons vite en voyant les dauphins venir nous saluer. Parfois, entre juillet et octobre, on peut même y croiser des baleines à bosses

Les Canyons de Opunohu
Valérie Macon (La Dépêche de Tahiti)

Profondeur : à partir de - 9 m jusqu'à - 24 m. Tous niveaux.
Les Canyons de Opunohu, comme le Tiki, est l'un des lieux réputés pour ses requins, notamment les requins citron.
8 heures. Les moniteurs préparent une tête de thon congelée et la placent dans un grand sac. Ces spécialistes du shark feeding s'apprêtent à assouvir l'un des désirs de leurs clients : assister au nourrissage des requins "pointe noire" et pourquoi pas des requins citron. C'est d'ailleurs à cet endroit que vit la plus célèbre des femelles citron, Léone. Si les requins gris ne se trouvent que sur le site du Tiki, les citrons eux se concentrent surtout dans les canyons. "Nous ne sommes pas sûrs d'en voir cette fois. En général, ils disparaissent entre juillet et octobre, lorsque les baleines sont là. C'est la saison des amours, et ils descendent s'accoupler. Nous voilà partis vers la passe de Opunohu, en face de la baie du même nom. Le bateau s'immobilise du côté océan. L'un des guides donne les dernières consignes : descendre, s'installer derrière une patate de corail désignée et attendre que le spectacle commence, sans bouger un pouce. Un nuage de poissons multicolores : balistes, carangues arc-en-ciel, perches jaunes, cochers… enveloppe le guide. Quelques minutes après, par l'odeur alléchés, les requins partent à l'assaut de ce repas facile. Après une vingtaine de minutes, nous quittons le dompteur et ses fauves pour aller explorer les canyons qui s'alignent entre le récif et la pleine mer. Ils sont composés de beaux massifs coralliens dans lesquels s'ébat une faune dense : murènes javanaises, demoiselles, ptéroïs, et de nombreuses tortues dont Alice, ou Jeanine en fonction des moniteurs, qui aiment venir saluer les plongeurs de très près. Dans une sorte de petit cirque nous apercevons de grandes anémones avec quelques poissons clowns qui dressent la tête. Il y aurait même des anémones tapis. Cette variété extrêmement rare n'a pas de tentacule et son manteau qui se rétracte complètement dans le corail lorsqu'on y touche, prend la couleur du fond. En levant la tête on peut parfois surprendre un banc de bécunes sous la surface ou même un napoléon.

"Les roses"
Valérie Macon (La Dépêche de Tahiti)

- 40 m/- 45 m. Les plongeurs doivent être détenteurs d'un niveau 2 minimum.
Cette plongée qui se situe entre la baie de Opunohu et celle de Cook est connue pour être la plus majestueuse des îles de la Société. Malheureusement, sa profondeur, entre - 30 et - 40 m la réserve à des plongeurs confirmés. Mais, les débutants pourront toujours voir des Montipora sur un autre site, "le mur de corail". Le charme de ce site réside moins dans sa faune que dans son ambiance toute particulière.
La palanquée se jette à l'eau et descend dans le bleu. Vers les - 30 m, elle aperçoit un champ de roses de corail, aux larges pétales tournés vers le soleil, qui s'étend à perte de vue. La lumière leur est indispensable pour s'épanouir. Mais, il faut se stabiliser à - 45 m pour bien apprécier le spectacle. Vues d'au-dessus, ces Montipora paraissent fragiles, et elles le sont. La plongée se termine par l'inspection de petits canyons, dans quelques mètres d'eau. En fonction des conditions de houle et de courant, cette plongée peut également se faire en dérive.

Le mur de Corail
Valérie Macon (La Dépêche de Tahiti)

Ce site permet aux petits niveaux privés de balades sur les roses pour cause de profondeur de pouvoir admirer ces Montipora qui ressemblent à de grosses salades. On peut même y faire des baptêmes dans - 5m/-6m d'eau. Le mur de Corail se situe vers la baie de Opunohu. Il est composé d'un mini-jardin de roses, de canyons vertigineux et d'un massif corallien superbe. On y voit souvent de nombreuses tortues le nez dans les patates ou cachées dans l'ombre des grottes. Les napoléons, murènes javanaises, perroquets et autres requins "pointe noire" ne sont pas en reste. Parfois, la visibilité peut être affectée, en fonction de la houle.

Temae
Valérie Macon (La Dépêche de Tahiti)

Le site de Temae se trouve sur cette partie de l'île où il n'y a pas de lagon. Là-bas au nord-est, derrière l'aéroport, où le récif est à portée de plage. La balade se déroule sur un fond composé de dunes de sable blanc, parsemées de coraux à - 25 m. Ce superbe jardin de corail, le plus beau de l'île dit-on, est accessible à tous les plongeurs à partir du niveau 1. Des hétéro-congres se sont installés dans le sable. Elles en sortent la tête et tendent le cou vers la surface, mais à la moindre alerte, aussitôt elles rentrent dans leur trou. On peut parfois les approcher à condition de s'avancer très doucement. En jetant un coup d'œil dans le bleu, on peut apercevoir quelques barracudas et requins qui tournent. On y croise des balistes, poissons papillons, cochers, perroquets, napoléons… mais, également des poissons clowns confortablement installés dans leur anémone. Seule difficulté, cette plongée ne peut s'effectuer que par mer calme.

Papetoai
Valérie Macon (La Dépêche de Tahiti)

Papetoai tient son nom du village qui se trouve en face, à l'entrée de la baie de Opunohu. Même si cette plongée se situe côté océan, on y trouve une faune qui, d'habitude, ne quitte pas le lagon ou les passes comme des raies léopards, les requins "pointe blanche", "pointe noire" et "nourrice", quelquefois, on aperçoit même des "citron". Le clou du spectacle réside dans la beauté de son massif corallien. Mais, surtout, une quinzaine d'anémones sont regroupées sur ce site, un phénomène suffisamment rare pour être souligné. Sa profondeur, entre - 20 m et - 27 m la rend accessible à tous les plongeurs à partir du niveau 1.

Taotoi
Valérie Macon (La Dépêche de Tahiti)

Taotoi est une passe qui se trouve presque à mi-chemin entre la baie de Opunohu et la pointe Hauru. Taotoi est une plongée océan. Sa profondeur, - 22 m maximum, la met à portée de tous les plongeurs à partir du niveau 1. Ce côté du récif descend en pente douce. Il est balafré de nombreuses failles dans lesquelles se cachent des poissons lions, des cigales de mer, des langoustes, également des carangues arc-en-ciel, des tortues, des murènes téméraires qui n'hésitent pas à se faire des balades en pleine eau et même à s'approcher de très près des hommes aux pieds palmés. De jour, on peut également apprécier la beauté et la variété des coraux. C'est là qu'avait élu domicile Jojo, le plus célèbre napoléon de Moorea très affectueux avec les plongeurs, avant que des chasseurs ne le prennent pour cible.

Hauru
Valérie Macon (La Dépêche de Tahiti)

Hauru se situe vers la pointe du même nom. C'est une plongée en dérive avec de nombreux requins, "pointe noire", citron, gris. Parfois, un napoléon accompagne les plongeurs dans leur périple. Hauru, - 22 mètres maximum, est à la portée de tous les plongeurs, à partir du niveau 1

Les raies pastenagues
Valérie Macon (La Dépêche de Tahiti)

Impossible de parler de la plongée à Moorea sans évoquer ses raies pastenagues. Certains centres vont jouer avec elles dans 1,50 m d'eau, équipés seulement d'un masque et d'un tuba, d'autres préfèrent pendre les blocs et descendre à - 10 m. Dans les deux cas, on les trouve dans le lagon, autour de l'hôtel Beachcomber. Ces raies grises d'environ un mètre d'envergure arrivent en survolant majestueusement le fond au moindre bruit de moteur. Elles savent qu'elles vont avoir droit à leur petit morceau de poisson. Elles n'hésitent pas à se coller aux visiteurs, et même à se laisser embrasser sur le "bout du nez". Point besoin d'être un plongeur expérimenté pour admirer leur ballet.


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