Voyage à thèmes

Plongées à Rangiroa

Valérie Macon (La Dépêche de Tahiti)

Vous êtes ici : Voyage à thèmes > La plongée sous-marine > Plongées à Rangiroa

Sous le "ciel immense", la vie en bleu

Rangiroa, "Rairoa" de son nom polynésien qui signifie "ciel immense", est le deuxième atoll du monde par sa superficie. Avec ses 76 km d'est en ouest et ses 24 km du nord au sud, il arrive juste derrière celui de Kwajalein en Micronésie. Son lagon aux couleurs variant du vert émeraude au bleu turquoise, correspondrait plus à l'idée que l'on se fait d'une mer intérieure, bordée par 240 motus et plus d'une centaine de "hoa". Deux de ses trois passes, Avatoru et Tiputa, qui permettent à son lagon de respirer au rythme des marées, offrent aux amoureux du grand bleu des rencontres inoubliables avec de grands pélagiques. Le courant dans les passes rend parfois les immersions un peu sportives, mais il n'en reste pas moins que de nombreuses plongées sont accessibles à tous les niveaux, même aux novices.

Tous les plongeurs qui y ont mouillé leurs palmes, tous les photographes et cameramen qui y ont trempé leurs caissons le confirment sans détour. On y rencontre du "gros", parfois même du "très gros", et c'est bien pour ça que l'on fait le déplacement. Les professionnels de l'immersion de la place ne parlent que de quelques sites, ils en ont recensé une vingtaine. En réalité, ils ne sont pas aussi tranchés et définis qu'ils peuvent l'être dans d'autres îles. Les plongées se font au gré des conditions, des saisons et des connaissances des guides. Elles se font principalement en dérive dans l'une des deux passes, Avatoru, du côté du village, ou Tiputa, à une douzaine de kilomètres de la première, ou à leurs abords. Le courant y est souvent violent. Il emporte les hommes, impuissants, et les conduit à parcourir de longues distances. C'est ainsi qu'ils peuvent faire trois plongées en une. Les "dérivantes" se font par courant rentrant, la palanquée est ainsi entraînée dans le lagon. Par courant sortant, elle serait rapidement transportée au large, en océan. De plus, des courants ascendants, en sortie de passe, pourraient l'aspirer par le fond. Dans ces conditions, les guides préfèrent conduire leurs plongeurs sur les tombants extérieurs, comme "L'éolienne".

Les plongées de Rangiroa

• Un mur de requins
• La "Grotte aux requins"
• Les carangues de Avatoru
• Mahuta
• La petite Passe
• Les petites cavernes
• Le bleu
• Le plateau aux marteaux
• L'aquarium du motu Nohi Nohi

Un mur de requins
Valérie Macon (La Dépêche de Tahiti)

8 heures du matin. Le soleil se reflète sur la surface de la mer d'huile. En l'absence de vent, la chaleur commence déjà à se faire ressentir. Le calme de la passe de Tiputa est déchiré par le vrombissement des moteurs de zodiac. Le courant est rentrant. C'est une belle journée, toutes les conditions sont réunies pour faire une "super" plongée. C'est l'heure d'aller réveiller les poissons, enfin ceux qui s'offriraient une grâce matinée. Le moniteur indique au marin l'endroit précis où la palanquée va se mettre à l'eau. Nous sommes côté océan, à droite de la sortie de passe. L'eau bleu sombre indique qu'il y a au moins une soixantaine de mètres qui séparent la surface du fond. Assis sur le boudin du zodiac, les plongeurs attendent le signal. Au top, ils basculent tous en arrière et disparaissent dans le bleu. Le marin reste seul. Sa mission, scruter la surface et récupérer la palanquée lorsqu'elle ressortira. Pas question de mettre le bateau à l'ancre, les plongeurs ne peuvent pas lutter contre le courant qui les emporte au loin. La descente dans le bleu est magique. Les rayons du soleil percent la surface et dessinent une pluie de lumière. Nous restons à une quinzaine de mètres de profondeur. En dessous, dans la zone des -50 m, des dizaines de requins gris vont et viennent dans un ballet incessant. Ils forment comme un mur. C'est cet endroit que l'on appelle "le mur aux requins". Nous les observons quelques instants avant de partir en chasse, attirés par un bruit caractéristique.
Ils sont là, nous les avons entendus… Nous les avons vus. Les dauphins jouent en surface, sautant au-dessus des vagues et replongeant dans les profondeurs. Ils jettent un coup d'œil aux plongeurs qui sont en arrêt devant leur spectacle, font mine de s'approcher, poussés par la curiosité, tout en gardant une distance de sécurité. Trois petits tours, et ils disparaissent. La palanquée poursuit sa promenade. Elle prend la direction du tombant, baptisé "l'Éolienne", car dans le passé, au-dessus de ce site se trouvait une vieille éolienne aujourd'hui disparue. Sur le parcours, les plongeurs rencontrent un banc important de barracudas. Il forme une sorte de tornade qui s'allonge, à la verticale, sur plusieurs mètres.
Quelques coups de palmes plus tard, les plongeurs atteignent le superbe jardin de corail qui tapisse le mur. Une faune dense y a pris ses quartiers : poissons scorpions, gros yeux, cochers, carangues bleues… Cachée derrière une formation corallienne, une grosse tortue savoure son déjeuner. Rien ne la perturbe, même pas les bulles des plongeurs. Une fois repue, elle s'en va, en faisant son numéro. Telle une star, elle se met à nager doucement. Elle passe et repasse devant les objectifs des photographes qui engrangent les clichés. La balade se poursuit ainsi, au-dessus du jardin de corail, jusqu'à l'entrée de la passe. Là, le mouvement s'accélère. Les plongeurs sont emportés, tels des fétus de paille, par le courant. Ils survolent les canyons creusés par les marées, dans le fond de la passe. Tout est râpé, comme usée par le mouvement incessant de l'eau qui entre et sort du lagon. La palanquée reste dans une quinzaine de mètres. Le guide surveille l'horizon, à la recherche du moindre animal qui viendrait à passer furtivement, comme un requin-marteau, des raies… La surprise est effectivement de taille. La face tournée vers nous, un poisson à la forme de torpille surmontée d'une sorte d'aile arrive très vite. C'est un voilier ! L'animal s'arrête net et nous observe. Puis d'un coup de queue énergique contourne la palanquée et s'en va. Une telle rencontre n'arrive pas tous les jours. En général, elle marque la vie d'un plongeur.
Plus d'une heure d'exploration plus tard, nous arrivons sur le côté gauche du motu qui se trouve dans l'axe dans la passe, à l'intérieur du lagon. Le guide gonfle le parachute pour signaler notre présence au marin chargé de nous récupérer. Une raie aigle, rasant le sable, croise furtivement notre chemin. Après quelques minutes de paliers à observer la multitude de poissons multicolores, et le napoléon qui croise dans les parages, nous remontons à bord du bateau.

La " Grotte aux requins ".
Valérie Macon (La Dépêche de Tahiti)

Ce site est l'un des plus connus de Rangiroa. Située à gauche de la sortie de la passe, en océan, cette grotte n'en est pas vraiment une. C'est en réalité une sorte de plate-forme, située à une trentaine de mètres, qui permet aux plongeurs de se poser à l'abri du courant, pour observer la forte concentration de squales qui tournent dans les parages. On y voit des requins gris empilés les uns sur les autres sur une quinzaine de mètres et parfois des tapete qui montent des profondeurs.
La mise à l'eau se fait dans le bleu. La palanquée se pose sur la marche et attend. Rapidement, les squales poussés par la curiosité, s'approchent pour voir quelle est cette soudaine agitation. Après quelques minutes passées à les observer, elle longe le mur couvert de formations coralliennes, direction l'entrée de la passe. En chemin, on croise des carangues, des nasons, des perches ou encore des poissons soldats.
Emportés par le courant, les plongeurs voient défiler le décor. Ils se serrent sur le côté droit de façon à ne pas louper les cavités, dans la zone des - 20 m. À l'intérieur se cachent d'énormes murènes qui s'aventurent de temps à autre à l'extérieur. La palanquée s'écarte et reprend sa course en pleine eau, dans les - 15 m. Le bleu est électrique, la visibilité est bonne. D'un seul coup, le guide stop net. Là, juste en face, fonçant droit devant un voilier. C'est le second en l'espace de quelques heures, qui se promène dans la passe. À moins que ce ne soit le même qui soit revenu sur ses pas. Le courant continue d'emporter les plongeurs qui bientôt se retrouvent à l'intérieur du lagon. L'eau y est plus chargée rendant la visibilité moins bonne. Un phénomène dû en partie au sable qui tapisse le fond. Là encore, les patates de corail recèlent de nombreux petits poissons multicolores comme les poissons papillons. Cette fois, il n'y aura pas besoin de gonfler le parachute pour indiquer au marin notre présence au palier. Notre course s'arrête au mouillage de l'aquarium du motu Nohi Nohi, le site en lagon idéal pour les baptêmes.

Les carangues de Avatoru
Valérie Macon (La Dépêche de Tahiti)

Aujourd'hui, nous délaissons la passe de Tiputa pour faire un petit tour du côté de Avatoru. Cette seconde passe regorge également de vie. Le soleil brille, la mer est calme et le courant est rentrant. Toutes les conditions sont réunies pour se faire plaisir. La palanquée bascule dans le bleu et va se poser à une quinzaine de mètres, sur le corail, juste sur le bord du mur. Quelques secondes après notre arrivée, deux albimarginatus, ailerons blancs de récif, plus connus sous le nom de tapete, viennent voir ce qui se passe. Les deux squales imposants et intimidants décrivent deux ou trois cercles autour des plongeurs et regagnent les profondeurs d'un coup d'aileron précis. Les plongeurs reprennent leur promenade en longeant le platier.
À quelques battements de palmes de là, un banc de carangues bleues se dresse devant les plongeurs, formant un tourbillon de quelques mètres de haut et s'étirant jusqu'à se séparer en deux groupes. Le ballet est magnifique. Sous l'effet des rayons de soleil, les reflets de leur robe varient entre l'argent et le bleu acier. La palanquée continue sa progression, en direction de la passe, en survolant un jardin de corail, dans une dizaine de mètres d'eau. Une nuée de petits poissons de récifs animent le parcours, ainsi que des bancs de chirurgiens. Cette fois, les raies mantas n'ont fait aucune apparition, mais ce n'est que partie remise. Le guide gonfle son parachute, signe que la plongée touche à sa fin. Cependant, le spectacle est encore une fois à la hauteur de la réputation de Rangiroa.

Mahuta
Valérie Macon (La Dépêche de Tahiti)

Mahuta désigne la zone au sud-est du motu Fara, dans le prolongement de la passe de Avatoru, côté lagon. C'est là que se mêlent les eaux de l'océan et celles du lagon, ce qui rend ce site très poissonneux. On y rencontre des espèces pélagiques, comme récifales : carangues, barracudas, mérous, requins gris, "pointe blanche", "pointe noire"…et parfois même des raies mantas qui viennent se nourrir en surface, surtout en saison. Les plus chanceux pourront éventuellement croiser un requin-marteau ou un mérou géant. C'est une plongée en dérive, à faire en fin de courant rentrant car la visibilité est meilleure. Sa profondeur - 18 m, la rend accessible aux plongeurs titulaires d'un niveau 1 minimum et avec un peu d'expérience. Plusieurs vallées de sable se découpent parallèlement. Elles sont séparées par de belles formations coralliennes. Les plus intéressantes à explorer sont les deux plus proches du motu Fara. L'une d'elles, la plus au sud, se termine dans un petit cirque corallien qui regorge de vie. Cette plongée est méconnue, et pourtant très attrayante. Mais, les conditions météo et la fréquentation des pêcheurs ne permettent pas de la faire régulièrement.

La petite Passe
Valérie Macon (La Dépêche de Tahiti)

La "petite Passe", c'est le nom donné au chenal étroit qui s'étire entre le motu Papiro, à la sortie de la passe de Avatoru et le motu Fara, côté lagon. C'est une plongée dérivante à faire par courant rentrant. Sa profondeur, - 18 m maximum, la met à portée des plongeurs titulaires du niveau 1 et plus, avec une petite expérience. De nombreuses grottes et petites cavernes jalonnent le parcours. Dans la lumière des lampes, indispensables pour ce site, le corail rose, jaune et orange et les éponges brun-vert laissent éclater leurs couleurs. Ces cavités sont habitées par une faune abondante : loches, mérous, murènes, ptéroïs et de nombreux petits poissons. En se laissant entraîner vers le milieu de la passe, on arrive à une cuvette où l'on peut voir des loches saumonées, des perroquets, des becs-de-cane…On peut également croiser des bancs de bonites ou des raies mantas qui remontent le courant à cet endroit.

Les petites cavernes
Valérie Macon (La Dépêche de Tahiti)

Les cavernes de Avatoru se situent dans la passe, entre le quai du village et le motu Fara. Cette plongée en dérive s'effectue par courant rentrant ou à l'étale. Sa profondeur - 25 m, la rend accessible à tous les plongeurs à partir du niveau 1. Mais, elle reste une plongée dans le courant. Pour atteindre ces cavernes, il faut bien rester au milieu de la passe et ne pas se laisser emporter d'un côté ou de l'autre. Il ne faut pas oublier de s'équiper d'une lampe pour pouvoir admirer la multitude de poissons de récif : poissons anges, papillons, demoiselles, cochers… aux robes variées. Les requins "pointe blanche" ont choisi les surplombs pour leur petite sieste. Et, peut-être que les raies mantas seront peut-être de la partie.

Le bleu
Valérie Macon (La Dépêche de Tahiti)

Cette plongée devrait attirer les amateurs de grand bleu. La mise à l'eau se fait à l'extérieur de la passe de Tiputa, côté océan, dans le bleu total. De - 20 m, profondeur à laquelle se stabilisent les plongeurs, il est impossible de distinguer le fond qui est certainement à plusieurs centaines de mètres plus bas. Une sensation qui fait un peu tourner la tête. C'est là que l'on peut rencontrer des thons jaunes, des requins soyeux, des tapete de grande taille, et même, de temps à autre, des voiliers. Les dauphins viennent souvent jouer dans cette zone, au ras de la surface. Cette plongée est accessible à tous à partir du niveau 1 avec un peu d'expérience.

Le plateau aux marteaux
Valérie Macon (La Dépêche de Tahiti)

Cette plongée est plus intéressante de décembre à mars, car c'est en cette saison qu'on est le plus sûr de voir des grands requins marteaux. Le plateau est situé à l'entrée de la passe, côté océan. En saison, il est fréquent d'assister à des vols d'une centaine de raies léopards qui ont élu domicile à cet endroit précis. Ce sont elles qui attirent les grands requins marteaux dont c'est l'un des repas préférés. Des animaux impressionnants qui mesurent dans les 4,5 m. C'est une plongée profonde, située à - 45 m, qui n'est accessible qu'aux bons niveaux.

L'aquarium du motu Nohi Nohi
Valérie Macon (La Dépêche de Tahiti)

Nohi Nohi est un motu qui se trouve dans l'axe de la passe de Tiputa, côté lagon. À ses pieds, un site très abrité, parfait pour les baptêmes, les formations et les plongées de réadaptation de par sa profondeur. L'Aquarium, c'est son nom, est à quelques minutes de bateau des centres de plongée. Sa profondeur varie entre - 3 m et - 10 m. Si le site est peu profond, il n'en est pas moins intéressant, même pour les photographes, lorsque l'eau n'est pas trop chargée. On peut y rencontrer des "pointe blanche", des raies mantas. Les formations coralliennes foisonnantes de vie, des nudibranches, les anémones et leurs poissons clowns et les nuées de poissons bariolés comme les papillons, cochers, demoiselles, balistes qui viennent manger dans la main des plongeurs…, permettent de faire de très beaux clichés. Il est préférable de faire cette plongée par courant rentrant pour avoir une visibilité une bonne visibilité.

NOS AGENTS SPECIALISTES

Pour préparer votre voyage, des agents de voyages "Spécialistes de Tahiti et ses îles" sont tous répertoriés sur notre site internet. Ils sont classés par régions et peuvent ainsi être facilement localisés. Contacter nos agents de voyages "Spécialistes de Tahiti et ses îles".


HOTELS, PENSIONS, ACTIVITES

Sélectionnez une ile et une activité:



 
Temps d'exécution du script : 0.6243200302124 secondes